J'utilise toujours les inears, pour donner des leçons, pour jouer en direct, pour étudier, pour pratiquer... Toujours, en fait, une fois que vous êtes habitué à protéger vos oreilles, il est très ennuyeux de s'asseoir et de jouer de la batterie sans protection. Je sais combien il est important de prendre soin de mes oreilles et mon travail en dépend, j'essaie donc de me protéger autant que possible.

Lorsque nous parlons de vivre de la musique, quels conseils donnez-vous à vos étudiants ?

Travaillez dur, soyez respectueux, soyez ponctuel, rigoureux, soyez aussi méticuleux que possible, méthodologie et organisation, aimez ce que vous faites, ignorez ceux qui vous envient ou vous critiquent. Le plus important n'est peut-être pas de penser à gagner sa vie avec la musique, mais de s'y consacrer pleinement et d'en profiter. Il est aussi très important d'avoir un bon radar pour savoir différencier qui est votre ami, qui vous aime par intérêt et qui est votre "ami haineux", ce dernier est inévitable de nos jours, mais la meilleure chose à faire est de continuer à jouer ou enregistrer du mieux que vous pouvez et ainsi être un pro de votre truc et les laisser faire leur truc "haineux"....

Le COVID a rendu visible certains des problèmes des professionnels nationaux dédiés à la musique. Des associations ont vu le jour comme la Plateforme contre la précarité dans la musique professionnelle, le Statut de l'artiste en cours d'élaboration, l'UMP (Union des musiciens professionnels), etc. Comment voyez-vous la situation actuelle ?

Covid a pris beaucoup de gens au dépourvu et a mis en lumière la précarité qui existe dans le secteur. Aujourd'hui, c'est tout le contraire, nous sommes passés de l'impossibilité de jouer à la surcharge de travail. Dans mon cas, je n'ai jamais eu mon studio d'enregistrement programmé autant de mois à l'avance, et je n'ai jamais eu le nombre d'étudiants que j'ai maintenant, que ce soit pour des cours de batterie en ligne ou en personne, ou pour des cours de mixage et de mastering avec Pro Tools. Je ne sais pas si c'est bien ou mal d'avoir tant et si peu en si peu de temps. Ce que covid m'a appris, c'est que lorsqu'il y a du travail, il faut travailler et lorsqu'il n'y en a pas, il faut en créer. L'idéal serait que tout soit mieux réparti, mais il faut s'adapter aux circonstances. Il y a quelques années, certaines personnes m'ont traité de fou pour avoir investi beaucoup d'argent et de ressources afin de pouvoir mixer en ligne dans mon studio alors que chaque membre d'un groupe est à la maison et écoute en direct ce qui se passe dans ma session Pro Tools. Ceci et le fait que j'enseigne en ligne depuis 2012 avec 5 caméras sur ma batterie et l'ensemble microché, m'a sauvé de l'enfermement et j'ai pu continuer à travailler. Malheureusement, tout le monde n'a pas pu continuer à travailler et ce sont les techniciens qui ont le plus souffert. Je pense que nous devrions apprendre et essayer d'éviter une situation similaire, même s'il est évidemment difficile de prédire une telle chose. Ayant étudié en France, j'ai été étonné par les avantages sociaux qu'ils ont là-bas et la considération qu'ils accordent à tout type d'activité artistique. Nous avons une grande marge de progression, non seulement au niveau individuel mais aussi au niveau social et collectif. Aujourd'hui, on voit beaucoup plus de femmes jouer de la batterie, est-ce un instrument masculin ? Pensez-vous que ce concept change dans les nouvelles générations ? Malheureusement, c'est encore un instrument qui est joué beaucoup plus par les hommes que par les femmes, mais petit à petit, de plus en plus de femmes arrivent et en jouent très bien. Je pense que ce n'est pas seulement vrai pour les tambours et que nous avons encore un long chemin à parcourir. En tant que professeur, je suis très enthousiaste à l'idée d'enseigner aux femmes et, bien qu'il s'agisse encore d'un pourcentage très faible de mes étudiants, elles se distinguent beaucoup par les compétences de coordination qu'elles possèdent déjà en standard. J'encourage donc toutes ces femmes qui ont toujours été curieuses de l'instrument à se jeter dans la piscine et à essayer.

Dites-nous quelle a été votre expérience sur scène, un concert particulier dont vous vous souvenez avec fierté ?

Curieusement, les meilleurs souvenirs que j'ai sont ceux des débuts avec Baalphegor où nous avons parcouru beaucoup de kilomètres dans un van autour de l'Europe alors que nous n'avions même pas encore de GPS, nous ne savions pas dans quelle maison nous dormirions ou ce que l'on nous donnerait à dîner (si nous avions à dîner). Nous avions un label suisse et nous y jouions très souvent. Nous sommes partis à l'aventure et nous avons toujours été très bien traités là-bas. C'était un peu la même chose avec Profundis tenebrarum, un groupe de Valence avec lequel nous avions une très bonne alchimie. Je me souviens des aventures au Royaume-Uni avec eux et de beaucoup de rires et d'anecdotes qui sont restés gravés dans ma mémoire à jamais. Je les considère comme mes frères de métal. Un autre bon souvenir serait mon premier concert avec Soziedad Alkoholika dans une salle assez petite à Cuenca mais pleine à craquer. Et ce n'est peut-être pas la chose la plus glamour, mais la première répétition avec SA m'a fait dresser les cheveux sur la tête. J'ai grandi en jouant les chansons de l'album noir sur un tambour en bois et en liège que mon père (charpentier de métier) utilisait pour passer le vinyle à 45 tours pour les lire plus rapidement. Lors de la première répétition avec eux, c'était brutal de jouer ces chansons. Ensuite, j'ai joué sur d'énormes scènes dans quelques pays mais les débuts sont les débuts et je viens d'un quartier populaire où j'ai dû travailler pour acheter ma première moto pour aller travailler, je n'ai pas eu de moto jusqu'à 17 ans pour aller travailler parce que j'ai tout

Parlez-nous de votre projet phare. À quoi participez-vous en ce moment ?

Mon projet phare est SOZIEDAD ALKOHOLIKA depuis des années en ce qui concerne le BAND. En ce qui concerne le studio, je suis impliqué dans plusieurs productions en ce moment, je viens de terminer un album de black metal par TER dans lequel j'ai joué de la batterie et dans mon studio j'ai enregistré des voix et des accordéons ainsi que le mixage et le mastering. Je prépare un album de métal moderne très intéressant dans lequel je joue également de la batterie et je vais produire, mixer et masteriser. J'ai enregistré quelques morceaux pour le groupe Barbarian avec un son old school et j'espère bientôt commencer le mixage et le mastering pour un son eighties. Dans quelques jours, je finirai de masteriser quelques morceaux pour un nouveau label de Baja California avec lequel j'ai récemment commencé à travailler. La semaine dernière j'ai commencé à enregistrer avec Miki le batteur de Fuck Off qui était le premier groupe de thrash en Espagne, le reste des pistes de guitare basse sera enregistré par eux et nous ré-amplifierons dans mon studio et le chant si le planning me le permet sera aussi enregistré à YSR. Nous allons bientôt commencer à préparer ce qui sera le prochain album de Niu de Corbs qui est un autre frère de métal avec lequel j'ai toujours eu de très bonnes vibrations. J'ai un autre album en attente avec un groupe appelé Inutsuk dont les membres viennent d'Argentine et j'espère trouver un peu de temps pour enregistrer un nouveau titre pour mon profil spotify personnel avec mon projet de fusion. En ce qui concerne l'école en ligne, je donne des cours avec mes élèves et je gère beaucoup de nouveaux contenus pour DrummerAPP.com. Andre Mallau est déjà passé par le studio avec qui nous avons enregistré et publié un cours de coordination basé sur le modern jazz, récemment est passé Chus Gancedo avec qui nous avons enregistré un cours de technique de main avancée, Ramon Angel Rey a également enregistré un cours d'initiation au jazz qui m'a laissé sans voix. Toni Pages a également enregistré un cours de Funk brutal et Javier Garrabella, un de mes amis proches, a enregistré un cours de Konnakol super avancé. Juan de la Oliva a enregistré un cours de blues très bien expliqué et structuré et j'espère enregistrer mon prochain cours très avancé dès que mon agenda me laissera une pause. À un moment donné, je vous ai peut-être parlé de 14 heures de contenu éducatif, dont une partie a déjà été publiée et le reste sur lequel l'équipe de rédaction travaille.

Dans le cas des batteurs, le bruit est particulièrement fort pour l'oreille. Utilisez-vous une protection ?

J'utilise toujours les inears, pour donner des leçons, pour jouer en direct, pour étudier, pour pratiquer... Toujours, en fait, une fois que vous êtes habitué à protéger vos oreilles, il est très ennuyeux de s'asseoir et de jouer de la batterie sans protection. Je sais combien il est important de prendre soin de mes oreilles et mon travail en dépend, j'essaie donc de me protéger autant que possible.

Comment In Ears vous aide-t-il à garder le contrôle du volume pendant les performances live ?

Ils sont l'invention du siècle ! !! pour de nombreuses raisons. Il y a des années, nous avions des moniteurs de scène qui sonnaient rarement bien, de plus ils vous conditionnent que si vous bougez (pas dans mon cas bien sûr) cela change le mixage. Avant, il fallait demander que l'on monte le son sur le moniteur de scène, alors que les intra-auriculaires non seulement réduisent considérablement les db des bruits extérieurs, mais on entend tout beaucoup plus bas et plus clairement. Nous sommes donc passés de : monter les basses et les voix à tout baisser...... Je n'utilise pas de moniteurs de scène pour le renforcement, je n'entends donc aucun autre son que ma propre batterie à travers les microphones d'ambiance, ce qui facilite grandement le travail du technicien de sonorisation, les In Ears sont donc sans aucun doute l'invention du siècle. 

Depuis combien de temps utilisez-vous In Ears ?

J'utilise des inears depuis plus de 15 ans et je n'ai pas eu de difficulté à m'adapter, il est important qu'ils fassent une bonne impression sur votre conduit auditif et une fois que c'est fait, ce que je trouve difficile c'est de jouer sans eux. J'ai commencé à utiliser des appareils coûteux d'une marque américaine qui tombaient en panne tous les 2 ou 3 ans jusqu'à ce que je découvre le HS3 d'Audias & Hearsafe. Peut-être que j'utilise les mêmes engrenages depuis plus de 10 ans. Ils ont une grande qualité de basse et comme le moule est en silicone, ils s'adaptent très bien. Je suis super fière d'appartenir à cette famille et j'espère qu'elle durera encore 20 ans ! !!

Interview d'un batteur

Alfred Berengena, batteur, ingénieur et éducateur musical

Parlez-nous un peu de votre histoire musicale, à quel âge vous avez commencé et quelle a été votre carrière musicale et quel est votre dernier projet ?

J'ai commencé à jouer de la batterie quand j'étais très jeune et mes premières scènes ont eu lieu quand j'avais 13 ans avec un groupe de copains, nous nous appelions Kalumnia et nous jouions du punk hardcore. Nous avons fait beaucoup de concerts dans la province de Girona. Quand j'avais 15 ans, j'ai rejoint un groupe de rock catalan avec beaucoup d'illusion et ils m'ont vendu beaucoup de perspectives qui ne sont jamais venues. À ce moment-là, j'ai décidé de jouer avec des gens qui aimaient le métal extrême comme moi. Je suis passé par quelques groupes de la scène plus underground de Gérone jusqu'à ce que je parvienne à former Baalphegor, un groupe de métal extrême technique avec lequel je me suis vraiment pris au jeu et qui a fait une tournée dans presque toute l'Europe. J'ai commencé à donner des cours de batterie parallèlement à mon travail de technicien informatique et j'ai rapidement eu un grand nombre d'élèves, presque tous originaires de la région de Gérone et de Barcelone. En 2003, j'ai eu un grave accident de la route dans lequel j'ai endommagé mon genou gauche, j'ai été licencié de mon emploi permanent parce que selon eux "j'avais été trop longtemps en congé de maladie" après 2 opérations du genou avec leurs réhabilitations respectives et à ce moment-là, j'ai dit au patron que je me consacrerais à 100% à la musique. C'est sans aucun doute la meilleure décision que j'ai prise dans ma vie. J'ai postulé au conservatoire de Perpignan pour le conservatoire de jazz, j'ai obtenu la place et en 2007 j'ai obtenu le diplôme de jazz et musiques actuelles avec une médaille d'or et une spécialisation en batterie. À cette époque, j'enregistrais en tant que batteur de session pour de nombreux groupes dans différents studios d'enregistrement, tant au niveau national qu'international. J'ai commencé à investir pratiquement tout ce que je gagnais dans l'équipement de ce qui est maintenant mon propre studio YOUR SOUND RECORDING où j'enregistre la batterie pour de nombreux titres et albums. Je travaille également le mixage et le mastering avec la possibilité de faire les deux en ligne et en direct. Pour mes cours de batterie, j'ai utilisé mes propres partitions, car à l'époque il n'y avait pas beaucoup de matériel pour enseigner la contrebasse non plus, et c'est un élève qui m'a encouragé à les envoyer à des éditeurs. Je pensais que personne ne répondrait, mais la vérité est qu'ils ont été surpris par le travail qu'il y avait derrière et, en quelques semaines, je signais un contrat. Mon premier livre ESSENTIAL DOUBLE BASS DRUMMING a été classé comme la meilleure méthode de double grosse caisse (il n'y en avait pas beaucoup non plus hehehe) dans l'un des plus grands portails de métal extrême en Allemagne. J'ai fait une bonne série de cliniques en me présentant au Drumtech à Londres (UK). J'ai signé avec la société Zildjian de Norwell, Massachusetts et santafe drums. Après 2 ou 3 ans, on m'a proposé de signer avec la marque californienne de batterie DW Drums, ce dont je n'aurais même pas osé rêver. Et peu de temps après, j'ai fait partie des cliniciens du Artist Roster de Dw Drums, ce qui me rend très fier du fait d'être parmi un grand nombre de batteurs que j'admire comme Thomas Lang, Aaron Spears, Thomas pridgen, Virgil Donati et une longue liste..... En octobre 2012 je suis monté sur scène pour la première fois avec SA en principe c'était un remplacement de 3 mois pour que Rober se rétablisse, après 2 ans sans rétablissement j'ai quitté le groupe et sans m'en rendre compte 10 ans sont déjà passés derrière les fûts avec SOZIEDAD ALKOHOLIKA. Juste avant la pandémie en décembre 2019, j'ai commandé une étude de marché pour voir quelle direction je devais prendre avec les cours de batterie et mon studio d'enregistrement et ils m'ont conseillé de créer une école de batterie en ligne sur laquelle je devais commencer à travailler pour la lancer en 2021 mais début 2020 est arrivée la pandémie et m'a surpris en plein dans la création de l'école de batterie en ligne, donc nous avons accéléré et en mai 2020 nous avons déjà lancé la plateforme. Au cours des premiers mois, nous avons multiplié par 10 les prévisions de croissance et je n'aurais jamais pensé que nous aurions un tel nombre d'étudiants. Nous gérons désormais des étudiants de plusieurs continents et créons en moyenne deux heures de nouveau contenu par mois. Lorsque je suis sorti de l'enfermement et que je suis revenu à la normalité, j'ai dû prendre un virage et développer l'école en ligne. Beaucoup d'autres personnes sont entrées, des rédacteurs, des écrivains, des enseignants et nous avons créé une nouvelle plateforme : DrummerAPP.com n'est pas seulement une école de batterie en ligne sur un site web, mais elle est également disponible sous forme d'application sur android et, espérons-le, bientôt sur IOS. J'ai des professeurs comme Ramón Ángel Rey, Chus Gancedo, Juan de la Oliva, Andre Mallau, Toni Pages et d'autres qui seront bientôt annoncés. Drummer App est ouvert à tous ceux qui veulent s'y joindre en tant qu'étudiant ou professeur, ce dernier par le biais d'un processus de sélection Nous pourrions dire que DrummerAPP.com est mon dernier projet, bien que si nous parlons du thème musical, il y a quelques années j'ai enregistré des chansons plus dans la vague de la fusion jazz avec différents collaborateurs. Je combine tout cela avec les performances en direct avec Soziedad Alkoholika et les enregistrements que je fais à Your Sound Recording, soit pour

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